Convention de mise en marché des porcs

Application de la Convention : les Éleveurs défendent la formule de prix devant la Régie

Les Éleveurs ont dû défendre la formule de prix devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec après que les acheteurs (signataires de la Convention de mise en marché des porcs 2019-2022) eurent adressé à la Régie une demande pour contrer les fluctuations anormales du prix, selon eux, en raison de la COVID-19. Les acheteurs proposaient que le prix payable en vertu de la Convention soit réduit pendant la période du 27 avril au 12 septembre 2020.

La Régie a tranché en faveur de l’application de la formule de prix, avec la fenêtre 90 %-100 %, convenue en vertu de la Convention. Elle a cependant ajouté une balise, empêchant le ratio entre le prix des porcs vivants (rapport LM_HG201) et la valeur de la carcasse reconstituée (rapport LM_PK602) de descendre sous un seuil historique de 65 %. Cette décision avait été rendue pour application du 27 avril au 16 juillet 2020.

Avec l’établissement d’un seuil temporaire de 65 %, la Régie n’a toutefois pas modifié la formule de prix. Elle a plutôt tenu compte d’une situation exceptionnelle dont les effets devaient être limités dans le temps. Il était en effet important pour l’organisme de ne pas dénaturer la formule de prix prévue à la Convention et de permettre notamment le maintien et l’application du mécanisme de la fenêtre 90 %-100 %.

Considérant par ailleurs que la situation de la pandémie incitait à la prudence quant à la formule de prix du porc au moment de rendre sa décision, la Régie a cru prudent de reconduire à trois reprises la mesure du ratio plancher de 65 %, soit jusqu’au 31 décembre 2020. Dans les faits, le prix a été révisé à la baisse jusqu’au 28 mai 2020, la nouvelle balise de 65 % ne s’étant pas appliquée par la suite.

Plan de travail sur la qualité des porcs
livrés à l’abattoir

Les démarches d’accompagnement et de suivi des éleveurs se sont poursuivies dans le cadre de la mise en œuvre du plan de travail, convenu avec Olymel en septembre 2019, sur la qualité des porcs à l’égard du tatouage, de la mise à jeun et de la propreté des porcs livrés à l’abattoir.

Des rencontres individuelles et des échanges ont été tenus avec plusieurs éleveurs afin de répondre à leurs interrogations sur l’application du plan de travail et d’aborder les solutions qui se présentaient à eux pour atteindre les objectifs de qualité attendus.

D’ailleurs, le dossier des quelques producteurs ayant reçu un avis de non-conformité a été analysé par les Éleveurs pour s’assurer que les conditions préalables à la transmission de tels avis par l’acheteur avaient été respectées. En complément, un suivi personnalisé a été effectué auprès de ces producteurs pour faire en sorte qu’ils comprennent bien toutes les étapes du processus et qu’ils évitent le plus possible de recevoir des pénalités.

Ce travail d’accompagnement et de suivi a porté ses fruits, car les taux de tatouage et de mise à jeun des porcs livrés chez Olymel se situent aujourd’hui à plus de 99 %, ce qui démontre clairement l’atteinte des objectifs attendus d’amélioration de la qualité.

Accompagnement pour le transport

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de travail sur le transport, convenu avec Olymel, les Éleveurs ont contacté tous les producteurs qui utilisaient des camions non conformes selon le nouvel article sur le transport de la Convention de mise en marché des porcs. En effet, depuis le 30 avril 2021, les camions utilisés doivent être conçus spécifiquement pour le transport des porcs et pouvoir contenir au minimum 90 porcs destinés à l’abattage.

L’objectif de la démarche des Éleveurs consistait à aider les producteurs à trouver une solution sur le moyen à prendre pour se conformer, en leur expliquant les fondements de cette nouvelle exigence. Les Éleveurs leur ont notamment fourni des outils, tels que la liste des transporteurs de leur région, si bien que tous les producteurs sont depuis conformes au nouvel article.

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Écoulement des porcs : les éleveurs se mobilisent pour éviter le pire

La pandémie de COVID-19, et son effet sur l’écoulement des porcs, aura plongé les éleveurs dans une crise sans précédent, avec un volume excédant les 100 000 porcs en attente au plus fort de la deuxième vague survenue à l’automne-hiver 2020. Les producteurs ont usé de toutes les stratégies possibles pour gérer au mieux leurs bâtiments, avec des porcs plus lourds dans plusieurs cas.

Pour leur part, les Éleveurs ont effectué des suivis quotidiens auprès des abattoirs. Plus spécifiquement, du côté d’Olymel, différentes stratégies ont été mises en place pour favoriser l’écoulement à court et moyen terme et atténuer, dans la mesure du possible, les effets sur les entreprises porcines. Une stratégie de vente de porcelets à l’extérieur du Québec a notamment été mise en œuvre pour libérer de l’espace dans les bâtiments et réduire le nombre de porcs devant être abattus dans les abattoirs d’Olymel. La création de grilles de classement alourdies jusqu’à + 30 kg ainsi que l’application de l’indice 100 (au lieu de l’indice 80) pour les porcs trop lourds qui se retrouvaient en dehors de la strate de poids optimale, pénalisant ainsi les producteurs sur le prix obtenu, ont par ailleurs permis de donner un peu de répit aux producteurs.

Enfin, les Éleveurs ont établi un plan d’écoulement, avec Olymel, qui devait permettre d’abaisser le nombre de porcs en attente et leur poids moyen à un niveau normal au plus tard à la mi-juin 2021. Parmi les moyens mis de l’avant pour atteindre cet objectif, on a continué d’avoir recours à la priorisation des porcs les plus lourds pour l’abattage et au détournement de porcs ontariens vers des abattoirs hors Québec.
Les Éleveurs saluent l’ouverture, la compréhension et la collaboration, dont ont fait preuve les producteurs dans ces circonstances.

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Appui à l'investissement

Investissements dans le porc d’abattage

Les Éleveurs de porcs du Québec, en collaboration avec l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC), ont entrepris la réalisation d’un portrait de l’état de l’ensemble des bâtisses dédiées à l’élevage, notamment pour l’engraissement des porcs. Grâce à ce portrait, les Éleveurs veulent mesurer les investissements nécessaires pour assurer la mise à jour des infrastructures en production porcine et pour minimalement préserver la capacité actuelle d’élevage.

Cette initiative découle d’un rapport publié par le Groupe AGÉCO, à la demande du MAPAQ, qui confirme que le vieillissement des bâtiments constitue un enjeu pour le secteur porcin. Selon le Groupe AGÉCO, pour de nombreuses entreprises, l’aide actuellement disponible ne semble pas adéquate pour répondre aux besoins d’autofinancement d’une partie de l’investissement à réaliser sur les fermes. Cette situation commande donc un soutien plus substantiel de l’État en matière d’investissements. C’est dans cette perspective que les Éleveurs ont entrepris d’évaluer la situation actuelle d’élevage.

Sécurité
du revenu

Bonifier l’ASRA

Les Éleveurs de porcs ont continué de suivre de près les travaux menés par le Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA) dans le cadre d’un mandat de La Financière agricole du Québec au sujet des intérêts à moyen et à long terme sur les ajustements d’actifs ainsi que sur la rémunération de la main-d’œuvre familiale. Ces éléments avaient notamment été identifiés par les Éleveurs pour permettre d’améliorer la couverture du Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) à la suite de l’adoption, en 2018, du nouveau modèle du coût de production sur lequel repose l’application de l’ASRA.

Intérêts sur les actifs

Le rapport final du CECPA confirme la pertinence d’ajuster la valeur des intérêts à moyen et à long terme pour tenir compte des modifications apportées aux investissements. L’une des options recommandées permettrait de bonifier de 5 270 $ le revenu stabilisé de la ferme type sans nécessairement modifier le modèle.

Rémunération de la main-d’œuvre familiale

Le rapport final du CECPA reconnaît la nécessité d’augmenter la rémunération de la main-d’œuvre familiale pour des travaux relatifs à l’administration de même qu’à la comptabilité et la gestion de l’entreprise. La mesure n’a pas été mise en place en raison du contexte budgétaire.

Franchise et entreprise de grande taille

Les Éleveurs ont de plus poursuivi les discussions sur la méthodologie utilisée pour déterminer la valeur de la cotisation à l’ASRA qui doit être versée par les grandes entreprises. Les Éleveurs poursuivront leurs représentations à ce chapitre.

Le Service de gestion du risque du marché

Le SGRM offert aux éleveurs de porcelets

Les Éleveurs ont reçu l’autorisation de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, le 10 septembre 2020, pour modifier leur Service de gestion du risque du marché (SGRM) de façon à le rendre accessible aux éleveurs naisseurs. Les Éleveurs ont ainsi procédé aux modifications informatiques nécessaires grâce au financement obtenu par le programme de développement sectoriel du MAPAQ. Ils ont également organisé des séances de formation adaptées spécifiquement aux éleveurs naisseurs pour qu’ils puissent bien profiter de ce service qui leur permet désormais de sécuriser un prix de vente pour leurs porcelets.
Le SGRM est un outil performant, élaboré par les Éleveurs, qui aide les producteurs à évoluer dans un environnement d’affaires stable, en gérant le risque lié au marché. Historiquement, l’accès au SGRM était possible uniquement pour les éleveurs mettant en marché des porcs de finition.

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Bonifications du SGRM

Le Service de gestion du risque du marché (SGRM) est un outil en constante évolution pour répondre aux besoins de ces utilisateurs. Depuis octobre 2020, le SGRM a été bonifié par la mise en place :

  • de la possibilité de négocier des contrats à livraison différée (CLD) en devise américaine;
  • de la possibilité de reprendre des contrats sur les mêmes porcs;
  • d’un modèle de tarification variable en fonction de la durée de couverture.

Ces ajouts permettront notamment aux utilisateurs d’élaborer des stratégies de contrepartie plus flexibles et d’obtenir un mode de tarification davantage compétitif.

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